D'origine abénaquise, Alanis Obomsawin, née le 31 août 1932 dans la réserve d'Odanak (sud-est de Montréal), est une artiste multidisciplinaire et une cinéaste documentaire prolifique et reconnue internationalement . Son nom indien signifie "Celle qui nous rend heureux".
Sa carrière musicale commence en 1960 et elle fait dès lors connaître sa culture et les aspirations autochtones au cours de tournées internationales qui la mèneront jusqu'en Europe. C'est en 1967 qu'elle devient conseillère pour un film sur les autochtones produit par l'ONF. Elle y signera un premier court-métrage en 1971 et au fil des années, continuera à faire de la scène, écrire, tourner et produire des films pour la branche anglaise de l'ONF, toujours en lutte pour son peuple. En 1977, primé au festival de Dieppe, Mother of many children est une galerie de femmes indiennes ou inuites qui rappelle le rôle primordial des femmes dans la transmission de la culture et des traditions. Par la suite, elle produit pour la télévision canadienne une série d'émissions éducatives (Sounds from our people).
Plusieurs de ses films relatent des affrontements et des luttes entre autochtones et forces de l'ordre. C'est d'abord Incident à Restigouche (1981) sur les Micmacs de cette réserve du Nouveau-Brunswick qui affrontent la sûreté du Québec sur fond de droits de pêche. Elle y épingle l'attitude des québécois revendiquant leur souveraineté quand eux-mêmes ne respectent pas les droits des autochtones sur le territoire québécois. Mais le plus connu est sans doute Kanehsatake : 270 ans de résistance (1993), documentaire fleuve sur la crise d'Oka en 1990 qui remporte 18 prix de par le monde. Elle reviendra à trois reprises sur Oka, notamment Rocks at Whiskey Trench qui revient sur les violences subies. Puis c'est à nouveau les conflits autour des droits de pêche (Is the crown at war with us?) ou de la protection des ressources naturelles (Our nationhood, La survie de nos enfants, 2003). Elle a déclaré s'être toute sa vie à l'éducation, "parce que c'est par l'éducation qu'on fait l'apprentissage de la haine ou de l'amour". L'éducation conserve : à 87 ans, Alanis Obomsawin tourne toujours !
En 1988, elle réalise l'album Bush Lady incluant plusieurs chansons traditionnelles abénakises. En plus de ses talents de chanteuse, conteuse et cinéaste, depuis 1982 elle crée des gravures et lithographies présentées au Canada et en Europe. Son thème fréquent est l'imaginaire « mère et fille », et elle tire son inspiration de ses rêves, des « esprits animaux », des événements historiques et de la mémoire de ses ancêtres. Enfin, elle est présidente du festival Présence autochtone de Montréal.
Leçon de cinéma : Alanis Obomsawin: La voix de la résistance, rencontre animée par Daniel Racine, Rendez vous Québec cinéma 2018
Alanis Obomsawin - 270 ans de résistance, entrevue avec Dominique Godrèche, AV Cesar (2008)
« Les jeunes d'aujourd'hui ne savent même pas que ces événements ont eu lieu. », entrevue avec Marie-Hélène Mello, Ciné-Bulles (2008)
Alanis Obomsawin - ‘We Can’t Make the Same Mistake Twice’, interview avec Marc Glassman, POV, 2016
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