Je m'appelle humain

A travers les mots et la personne de Joséphine Bacon que nous découvrons dans ce film, c’est tout l’univers des Innus, et plus généralement des Premiers Peuples, qui nous devient accessible.

Les Premiers Peuples sont à une étape cruciale de leur histoire : les gens qui portent en eux la mémoire du passé sont les derniers parmi nous, après leur disparition, les prochaines générations d’Autochtones découvriront les histoires de leurs ancêtres à travers les travaux d’historiens et d’anthropologues qui n’auront ni expérimenté, ni vécu le territoire.

Chez les Premiers Peuples, les hommes doivent guider par leurs gestes, mais ce sont les femmes qui expliquent la nature des gestes. Joséphine Bacon est de la génération qui se distingue par le fait qu’elle a vécu deux modes de vie complètement opposés, soit la vie traditionnelle dans les communautés, mais aussi 14 ans de pensionnats. Aujourd’hui survivante de quarante années d’assimilation, elle a pu malgré tout recevoir, expérimenter, recueillir, les apprentissages traditionnels, et elle les transmet à travers l’écriture, la parole et les films qu’elle réalise.

A une époque où l’intérêt et l’ouverture à l’égard des Premiers Peuples est de plus en plus marqué, Kim O’Bomsawin a vu en Joséphine un élément essentiel du rapprochement qui est en train de s’opérer : elle tend la main, sans jugement, en faisant ce qu’elle sait faire le mieux, transmettre la culture de ses ancêtres par des mots simples. En mettant l’accent sur l’universalité de son œuvre - et son accessibilité - la réalisatrice espère que le film permettra de créer des ponts entre Autochtones et Allochtones.