Ils font tellement partie du paysage qu’on ne les remarque presque plus. On s’y arrête par habitude ou par hasard. Qu’on les nomme casse-croûte ou cantines, on s’y commande en général une poutine. Durant un été, au son de la magnifique musique composée par Fred Fortin et Sam Joly, Nicolas Paquet (aussi réalisateur du film La règle d’or) a rencontré ceux et celles qui y vivent, captant avec une attention touchante leur quotidien et tirant du même coup le portrait d’un Québec inusité et authentique. Mais c’est aussi leur combat pour s’adapter et survivre, alors que se multiplient les chaînes de restauration rapide, qu’il a su montrer.
Karina Soucy - Société de production: FranC Doc
Nicolas Paquet
François Vincelette, François Gamache
Fred Fortin
Mélanie Gauthier
Philippe Scultéty, Mélanie Gauthier, Guillaume Lévesque
Mot du réalisateur
En 2010, je me suis assis pendant de longues heures au comptoir du casse-croute « Poivre et
sel » de Malartic. C’était lors du tournage de mon premier long métrage, La règle d’or. J’y ai
découvert un lieu hautement cinématographique. Et un élément crucial du tissu social. L’idée
d’un nouveau film a germé. De retour dans mon patelin kamouraskois, je passais chaque jour
devant la Cantine Chez Mimi. Un jour je suis entré pour y manger une poutine. Mimi et ses
habitués m’ont immédiatement charmé.
J’ai longé le fleuve sur les deux rives pour trouver le deuxième décor idéal afin d’illustrer la vie
rurale quand elle est belle, vivante, mais aussi menacée. C’est à Tadoussac que mon regard
s’est posé, sur le plus que charmant camion du casse-croute Le connaisseur. Je ne me doutais
pas à quel point Nathalie, la propriétaire, se démenait pour assurer une longue vie à cette
institution. Elle avait repris les rennes du petit commerce des mains de M. Lapointe, une légende
qui venait d’y passer 40 ans!
Pour moi, le film se devait d’être d’abord une rencontre humaine et le dévoilement d’un pan de
notre identité québécoise. J’étais étonné qu’aucun documentaire d’auteur n’ait exploré ce monde
si insolite et authentique à la fois. Oui, la poutine est là, les cantines tournent autour de cette
icône. La caméra elle révèle l’arrière-scène, celle que les passants et les touristes ne peuvent
découvrir.
Comme pour mes films précédents, Esprit de cantine s’inscrit dans ma démarche pour le
déploiement d’une cinématographie qui déjoue les préjugés en illustrant la ruralité comme elle
peut aussi être : dynamique et pleine d’avenir. Tout n’est pas dévitalisation, exode et perte
d’emplois.
Comme la sauce sur la poutine, je cherchais une musique qui saurait lier le propos avec
sensibilité et puissance. Fred Fortin a répondu à l’appel et a composé une trame aux accents
folk/country pas du tout stéréotypée et qui colle à merveille à la vitalité des protagonistes. Dans
son shack du Lac, les notes du duo Fortin-Joly ont mijoté pour le plus pur plaisir de nos oreilles.
Au final, j’aspirais à créer un film qui s’écoute avec le sourire. Exploration de la poésie du
territoire, en continuité avec mon film précédent Les sucriers. Je pourrais dire que ces deux
projets forment dans ma cinématographie une phase que j’appellerais « cabanes » : à sucre, à
patates,…
(Source: Les films du 3 mars)
"Esprit de cantine: le charme discret du stand à patates" à lire sur LaPresse.ca
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